Dans le cadre du projet européen Alcotra initié par l’Ecole Nationale des Sports de Montagne avec la participation du Syndicat National des Guides de Montagne (SNGM) et l’Union des Guides Valdotains, J’ai porté la voix des professionnels français lors du colloque sur la mise en place de la « Carte professionnelle européenne » (EPC) qui s’est tenu à Chamonix ce mardi 6 décembre.
Aboutissement de plusieurs années de travail et de concertation, cette EPC concerne depuis janvier 2016 cinq professions dont celle de guide de haute montagne. Des professions choisies en raison de leur grande mobilité et de la capacité qu’elles ont démontrée à s’organiser internationalement. Outre la représentante de la Commission Européenne A. Basokaite, les représentants des administrations et des organisations professionnelles des principaux pays de l’arc alpin, ce colloque a réuni la plupart des délégués des pays membres de l’UIAGM réunis en congrès à Chamonix à l’occasion de l’événement « LET’S BE GUIDED ».
Pourquoi une Carte Professionnelle Européenne ? Pour faciliter évidemment la mobilité intra-européenne chère à Bruxelles, mais aussi, pour les guides, afin de garantir le haut niveau de qualification permettant d’assurer la meilleure sécurité des « usagers ». Et c’est de ce point de vue que le système est encore perfectible dans la mesure où, s’il centralise, à travers le dispositif IMI, les demandes émanant des divers pays de l’Union Européenne, il laisse toujours aux pays d’accueil le soin de définir leurs exigences en matière d’obligation déclarative et de qualification professionnelle.
De l’avis général, la réalité montre que, loin d’être un aboutissement, le système de délivrance d’EPC soumis depuis quelques mois à l‘épreuve des utilisateurs, évolue encore en phase expérimentale. A cet égard, il est important de constater que la Commission Européenne s’est montrée attentive à venir recueillir auprès des utilisateurs tous les remarques et suggestions permettant d’améliorer l’utilisation du système et d’en simplifier les procédures. Pour autant, au-delà des améliorations techniques d’un système qui délivre actuellement des attestations de déclaration valables pour un territoire national ou régional, c’est d’une reconnaissance automatique dont la profession de guide a besoin. Harmoniser les exigences des différents pays et régions qui réglementent l’activité (au nombre de 14 !) aussi bien sur le plan administratif qu’en ce qui concerne le niveau de qualification reste l’objectif à atteindre pour parvenir à la délivrance d’une carte professionnelle valable sur tout le territoire européen et garante d’un haut niveau de compétence. La directive 2013/55-UE permet aujourd’hui de l’envisager sérieusement : c’est aux guides des principaux pays européens réglementés de convaincre leurs autorités nationales qu’il est facile et important d’y parvenir parce que leur standard élevé de formation est déjà efficient dans 11 pays d’Europe et 23 pays dans le monde. Très structurés au niveau international, ils en sont capables et leur démarche démontrera qu’il est possible de concilier liberté de circulation et garantie de compétence dans des activités à haut niveau d’exigence sécuritaire.
Les autres professions concernées par l’EPC : pharmaciens, physiothérapeutes, infirmiers, agents immobiliers.