Ma relation avec l’Anena ne date pas d’hier. Alors que je présidais le SNGM, les relations nouées avec Dominique LETANG, directeur depuis 2008, ont permis d’accroître de façon considérable l’audience de l’association auprès des guides et d’appuyer la dynamique de formation qu’il initiait à destination des pratiquants. En cela, le SNGM répondait à son engagement au sein du Bureau et du Conseil d’administration de l’Anena ainsi qu’à son souhait de travailler à la prévention des risques en milieu montagnard enneigé.

Quelques années plus tard, Dominique m’a invité à rejoindre le comité de relecture de la revue « Neige et avalanches », ce que je fis en 2018, porté par le respect que m’inspirait son engagement, son énergie et son intégrité. J’ai été accueilli au sein d’une belle équipe et me suis attaché, modestement, à nourrir et faire évoluer la revue.

Coup de tonnerre en fin d’hiver ! Comme d’autres, j’apprends que Dominique à la tête sur le billot et que le président, soutenu par quelques membres du conseil d’administration, s’apprête à porter le coup fatal. Ne siégeant pas au CA, je ne connais pas le détail des griefs que lui font ces élus. Cependant, ceux-ci étaient inconsistants (les griefs…) au point qu’aucune faute grave justifiant un licenciement sec n’a pu être mise à la charge du condamné.

Néanmoins, le coup était parti, le mal était fait… Sans moyen de faire machine arrière, il ne restait plus aux élus que la rupture conventionnelle pour s’extraire du bourbier dans lequel ils s’étaient plongés, sous peine de voir l’affaire portée devant les tribunaux.  

Bel outil que cette « rupture conventionnelle de contrat de travail » dirons les amoureux de la flexibilité. Bel outil, sans doute, mais il a un coût. Et après avoir sorti la calculette, voilà le président de l’Anena contraint de convoquer les adhérents en AG extraordinaire. Et oui… Il doit obtenir leur autorisation pour emprunter 105 000 euros destinés à solder cette calamiteuse affaire. Une affaire dont on peut parier qu’elle coûtera en réalité près de 140 000€ à l’Association, charges sociales incluses …

Quelle ironie… Quand on connait l’énergie déployée par Dominique LETANG pour maintenir à flot les finances de l’Anena privée progressivement de toutes aides publiques, quand on a assisté aux assemblées générales saluant ses résultats, sa créativité et son engagement, quand on connait la qualité des relations nouées avec ses partenaires et son équipe, quand on mesure les avancées réalisées en 12 ans de direction, comment ne pas être atterré par l’incurie d’élus aux motivations tellement obscures et si prompts à la décapitation ?

Ces questions ont macéré tout l’été…

Il y a quelques jours, j’ai finalement décidé de quitter le comité de relecture de la revue. Je ne veux plus œuvrer bénévolement dans une structure ou de brillants décideurs dilapident près de 140 000 euros pour avoir voulu s’offrir une tête à couper.

Je refuse d’être complice d’un tel gâchis et je crois que les adhérents doivent agir pour remettre de l’ordre dans la maison Anena. J’espère qu’ils seront nombreux à s’exprimer lors de l’assemblée générale du 9 septembre, qu’ils refuseront d’approuver cette délibération et qu’ils obtiendront la démission du président Jean-Pierre ROUGEAUX et des instigateurs de cette pitoyable cabale.

Jean FAURE revient, ils sont devenus fous…