Le titre est un rien facile mais voilà, il arrive un moment ou on ne se refuse plus les petits plaisirs, surtout lorsque l’affaire ne laissait pas présager un final aussi grandiose.

Il faut dire qu’au col de Thorens, point de départ de notre périple de cinq jours, la visibilité plus que réduite laissait présager une avancée tâtonnante jusqu’au refuge de Péclet-Polset. De ce point de vue, si l’on peut dire, Sophie, Dan et Peter, n’ont pas fait le déplacement pour rien et on pu apprécier toute les nuances de gris d’un univers réduit à 2m2. Pas de passage par Gébroulaz donc, mais une arrivée par le col de Chavière (enfin, normalement…) avant de parvenir au but.

brouillard et neige sous Chavière

Si vous vous y rendez, et si Gérard vous propose de boire un petit Génépy bien frais en fin de dîner…

…ne refusez pas au prétexte que vous préférez la chaleur de la salle commune !  Découvrez plutôt sa toute nouvelle Galerie des Glaces avec ses huit mètres  de peintures rupestres et autres œuvres d’art…

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Sortir du brouillard ! Laisser de côté carte et GPS…

Ça ne s’est pas fait tous seul mais c’est sous la Cime des Planètes (!) qu’on a pu retrouver un peu de lumière et de ciel bleu. Et la descente sous la Pointe du Rosoir pour rejoindre la montée vers le col d’Aussois a mis le sourire sur tous les visages.

fin de brouillard

Comme nous, passez à la Parrachée cette année.

Vous y découvrirez un bâtiment rénové, préservant l’esprit du refuge d’origine en lui offrant plus d’espace intérieur et davantage de lumière. Un gardien en pleine forme, une nouvelle cuisine, des dortoirs réaménagés et toujours la grande salle et ses tables carrées-verres à pied-vaisselle rococo. Excellent… Dernière étape à franchir en 2018 : des toilettes évitant les allées venues casse-gueule sous la terrasse (attention ou vous mettez les pieds et peut-être devrez vous d’abord chasser le renard…).

renard Parrachée

Maintenant, passons à la suite : col de Labby, glacier de la Mahure, lacs de l’Arpont… Classique mais de très bon goût.

Un refuge de l’Arpont, finalement non gardé et qui nous vaudra un grand nombre de coups de pelle pour dégager l’entrée et la cheminée. Il valait mieux savoir ou creuser d’ailleurs : d’autres auparavant, après quatre tentatives infructueuses, ne sont parvenus à s’abriter qu’après avoir réussi à joindre quelqu’un capable de leur indiquer ou creuser ! Pas de regret pour l’absence de la gardienne : les seize que nous étions dans le refuge d’hiver avons passé une bien bonne soirée !

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Étape d’anthologie : Arpont, Chasseforêt, col du Pelve et traversée des Dômes : une ambiance d’arctique entre rochers givrés et courbes dans la poudreuse.

Venus de la lointaine Suède, Peter et Dan n’en reviennent pas. Il faut dire que leur précédente expérience en France, c’était dans l’ambiance glace et cailloux d’avril 2017… Gros contraste ! Arrivée somptueuse au col de la Vanoise, maintenant débarrassé de ses vieux bâtiments « préfa années 70 » qui ont bien mérité un recyclage en déchetterie de vallée.

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Et que dire de la fin : de la montée vers le col de la Grande Casse, des dernières conversions avant la bascule sous la face nord ?

Pas un minute à enlever à coup sûr. Quant à la descente, les images parlent d’elles mêmes… Détour prudent au plus lointain des effets d’une arrivée de glace en provenance des séracs haut perchés, une courte remontée en peaux et ensuite… velours et soie sur 1000m jusqu’à la chapelle de la Glière, presque ensevelie…

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Après quelques kilomètres de skating en guise d’hommage à mes deux scandinaves, midi sonne à Champagny le Haut.

Fin de parcours : belle équipe et heureux concours de circonstances. Que demander de plus ? Pas grand chose, si ce n’est de connaître à nouveau une telle chance.

En attendant, bon retour à mes trois partenaires, bonne route au sympathique couple suisse cheminant vers Zermatt et bonne suite aux joyeux pyrénéens, tous agréables compagnons d’étapes et de soirées ! La montagne n’est pas si grande, on se recroisera peut-être…