Mi mars, c’est le bon moment pour reprendre les skis et partir en vadrouille à travers un massif. Les refuges sont presque tous ouverts et sur cet itinéraire autour de la Grande Casse, un seul est encore en mode hivernal.

C’est donc sous un soleil déjà printanier que nous abandonnons le refuge du col de la Vanoise pour prendre la direction du vallon de la Leisse. Un passage au Mollard de la Loza précède le petit moment de pause qui permettra à la neige de prendre tout le moelleux souhaité dans les pentes soutenues qui descendent du plateau de la Réchasse. Traversées, virages et voici déjà le pont qui enjambe la Leisse, ouvrant l’accès au long vallon qui nous intéresse.

Le détour par le col de Pierre Blanche ? C’est l’opportunité de quelques bons virages dans la descente par les Léchoirs du Charbonnier, un plaisir dont il serait dommage de se priver.

16h, dernière remise de peaux pour quelques dizaines de mètres de dénivelé supplémentaire et voici le refuge. Ou plutôt les refuges : il y en a trois. Deux sont accessibles et offriront tout ce dont nous avons besoin : gîte et couvert. Poêle et réchaud en action, nous échangeons avec un sympathique duo de skieurs tignards en RTT, adeptes des pentes soutenues de la face sud de la Grande Motte. Ils projettent une descente de la Sana matinale demain avant de rejoindre leur poste de travail. Pour nous, pas de précipitation : après la nuit réparatrice nous profitons d’un petit dèj’ tranquille. Dernier coup de nettoyage et nous reprenons notre bonhomme de chemin. Direction le col de la Sana et son point de vue sur le sommet sud des Lorès.

Retour vers le lac de la Leisse…

…sur une neige agréablement portante et même un peu poudreuse et reprise de la montée pour franchir le Col et rejoindre Tignes. Pause repas et remontée vers le col du Palet (mécanique la remontée, faut quand même pas exagérer !) ou nous attends le refuge du même nom au terme d’une brève descente. Quel contraste ! Dans notre dos, le bruit et la foule de l’univers sur-aménagé de la station. Face à nous, des sommets ronds ou pointus, déserts…

Nicolas nous accueille chaleureusement et nous profitons toute la fin d’après midi des fauteuils et de la chaleur du poêle.

Mercredi, le brouillard est de la partie et c’est à l’aveuglette que nous descendons vers le plan de Janin. Pas d’idée de parcours vraiment arrêtée ce matin, Disons que c’est la météo qui décidera. Elle s’arrange d’ailleurs et nous offre de belles perspectives façon Samivel. Du coup, nous entreprenons un tour de l’Aiguille de Bacque, par le Tuf de la Grassaz, le col de Plan Serry et la descente du val de Genêt jusqu’au refuge Entre le Lac, fermé et presque enseveli sous la neige. Le site est exceptionnel, la solitude totale et le bonheur sans mélange. Il reste quand même qu’on ne peut pas y passer la nuit mais il n’y a plus qu’à remonter le long vallon en direction du sud pour rejoindre le refuge ou nous serons quand même nettement mieux pour passer la soirée. Vers 15h30, nous en franchissons le seuil sous les premiers flocons chahutés par les bourrasques du foehn qui se lève. Le dîner est très british en compagnie de saisonniers amateurs « d’esprit montagne » originaires d’outre-Manche. Quant à la nuit, rythmée par les rafales, elle n’altère pas l’humeur du randonneur, pas plus que le triste spectacle du matin : temps bouché et vent sont au programme…

Après un petit déj’ à rallonge, nous sortons dans le vent et la grisaille pour rejoindre le col quelques dizaine de mètres plus haut.

C’est décidé, pas d’écarts inutiles vers les hauteurs. Nous en tiendrons à une descente tranquille et prudente vers Champagny Un parcours effectué sans encombres, assorti d’une pause au refuge de la Glière, dans des neiges, mmm… disons variables. La boucle est sur le point d’être bouclée : voici les pistes de fond, le clocher de Champagny le Haut et c’est déjà le retour vers Pralognan qui marque la fin d’un périple abordable, détendu et évidemment trop court…

Merci à Vincent et François pour tous les bons moments partagés sur les skis et au refuge. Au plaisir !